Nous avons tous un rôle à jouer
Nous pouvons tous, à notre échelle et individuellement, contribuer à protéger une des espèces essentielles à l’équilibre de l’écosystème marin : le requin.
Leur préservation a pris un caractère d’urgence.
Pour cette raison, l’association Sea Shepherd Nouvelle-Calédonie a créé ce site dédié à la sensibilisation sur le commerce en Nouvelle-Calédonie de produits à base de requin. A travers ce site, l’association souhaite publier les résultats de ses recherches menées dans la cadre de la campagne AMELEN.
Comprendre l’impact de ces produits dérivés sur la population mondiale de requins, détailler les principaux produits commercialisés sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie, recenser les différents points de vente, cela afin de faire de vous des consommACTEURS conscients des enjeux qui entourent ce sujet.
Devenez consommACTEURS
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Nous mettons à votre disposition des modèles de courriers que vous pourrez personnaliser et utiliser dès lors que vous constatez la présence de ce type de produits chez l’un de vos commerçants.
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Nous vous invitons également à nous faire parvenir vos découvertes (photos à l’appui) afin que nous puissions mettre à jour nos informations. Soyez acteur de ce changement.
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Ces composants qui cachent du requin...
- Squalene/squalane*
- Chondroïtine*
- Alkylglycérol (huile de foi de chimère)
- Glucosamine*
- Cartilage
*(sauf s’il est précisé « végétal »)
Nous estimons que plus les courriers adressés à titre personnel à ces commerces seront nombreux, plus ces derniers auront à cœur de prendre en compte les opinions de leurs clients.
La protection des océans nous concerne tous.
Impliquez-vous et devenez acteur de ce combat !
Sur notre territoire
Nous invitons chaque professionnel dont les informations publiées sont inexactes ou obsolètes à nous contacter afin que nous puissions échanger à ce sujet et mettre à jours nos données. Un grand merci par avance.
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La face cachée de l’industrie cosmétique et pharmaceutique
LE SQUALANE / squalène
Ce sont plus de trois millions de requins, de 50 espèces différentes, parfois inscrits sur la liste des espèces menacées (de l’Union Internationale pour le Conservation de la Nature (IUCN)), qui sont chassés et tués pour leur foie chaque année afin d’être utilisés dans ces cosmétiques.
Le squalène ou squalane est une substance présente dans un grand nombre de plantes et de fruits, notamment l’olive, comme dans la peau et le foie des poissons et des mammifères, y compris l’homme. C’est cependant dans l’huile du foie des requins profonds, espèces vulnérables qui vivent entre 200 et 4000 mètres sous la surface, qu’il se trouve à l’état naturel dans les proportions les plus importantes (40 à 80 %).
Même si le squalane d’origine végétale se développe en Europe, à l’échelle mondiale, le squalane utilisé dans les produits cosmétiques est encore largement issu du requin. Plusieurs enquêtes conduites par des associations de protection de l’environnement ont révélé la complexité de ce marché et répertorié un nombre très important de produits contenant du requin sans que cela soit toujours libellé comme tel.
Aujourd’hui, les principaux usages industriels de l’huile de foie de requin se trouvent dans la cosmétique (environ 80 % du total de l’huile utilisée), les compléments alimentaires (environ 15 %), la pharmaceutique, le textile et la médecine vétérinaire (environ 5 %).
LE CARTILAGE
Le cartilage de requin contient de la chondroïtine et de la glucosamine réputées pour le traitement de l'arthrose. Même si ces substances peuvent être fabriquées à partir de cartilage de bovins et porcins, le requin est encore trop souvent pris pour cible, et retrouvé malheureusement dans de nombreux compléments alimentaires en Nouvelle Calédonie.
Les principales espèces de requin exploitées pour fabriquer ces suppléments du commerce sont l'aiguillat ou « chien de mer » (Squalus acanthias) et le requin marteau halicorne (Sphyrna lewini), espèce en danger critique d’extinction d’après l’IUCN, et pêché principalement dans le Pacifique.
Une des plus grandes usines, située au Costa Rica, transforme à elle seule, chaque mois, 235.000 requins en pilules de cartilage, pour des bienfaits non vérifiés par la communauté scientifique.
Des chercheurs ont également constaté que le cartilage de requin renferme une
ou plusieurs substances antiangiogéniques. Comme ces dernières empêchent le développement de nouveaux vaisseaux sanguins, elles pourraient donc, théoriquement, entraver la croissance des tumeurs cancéreuses. Cependant, les résultats des recherches cliniques ont été, là encore, très décevants jusqu’à maintenant.
À partir de la fin des années 1990, des essais sur des patients cancéreux ont été menés avec des extraits de cartilage de requin, et n’ont rien pu prouver formellement. Les résultats obtenus au cours des essais menés depuis le début des années 2000 ne sont pas plus concluants. L’étude la plus récente, publiée en 2010, a porté sur 379 sujets atteints d’un cancer du poumon. L’ajout d’un extrait liquide de cartilage de requin aux traitements n’a pas été plus efficace que les traitements classiques.
Absence d’efficacité et dangerosités potentielles
Cette huile de foie de requin et ses sous-produits que sont le squalane et squalène n’a jamais fait l’objet d'étude spécifique. Les sources d’approvisionnement sont floues, les utilisations mal cernées, et les volumes mis sur le marché inconnus.
En effet, comme on le sait de plus en plus, les prédateurs océaniques que sont les requins accumulent en grande quantité dans leur organisme des hydrocarbures, pesticides, métaux lourds et autres polluants chimiques que nous déversons dans la nature. C’est ainsi que les taux de méthylmercure – le plus dangereux des dérivés du mercure, qui s’attaque au système nerveux et aux reins – ainsi que les concentrations de neurotoxines, peuvent être très élevés augmentant significativement les risques de développement de cancers et de maladies neurodégénératives telles la maladie d’Alzheimer et la maladie de Charcot.
L’hypocrisie de l’importation
Le requin est inscrit comme espèce protégée dans les codes de l’environnement des Provinces Nord et Sud, ainsi que dans la ZEE de Nouvelle Calédonie. A ce titre, il est formellement interdit de prélever et/ou de commercialiser toutes espèces de requins.
Cette réglementation stricte s’explique par une diminution alarmante du nombre de squales de l’ordre de 90% ces soixante dernières années, alors qu’aujourd’hui encore, près de 100 millions d’entre eux sont tués chaque année par l’Homme. La disparition des requins, régulateurs essentiels de l’ensemble des chaînes alimentaires océaniques, a des conséquences sur les autres espèces et menace directement l’avenir de nos océans.
Cela signifie que nous mettons en œuvre des réglementations sur notre territoire pour protéger le requin, mais nous continuons à en importer de pays comme l’Indonésie, l’Inde, les Philippines pour le consommer. C’est une belle hypocrisie.
La population de requins, tout comme nos actions, n’a pas de frontière. Nous ne pouvons pas œuvrer efficacement pour sa protection en Nouvelle-Calédonie tout en continuant à en importer des pays voisins qui épuisent leurs ressources.
Les actions de lutte contre l’importation de produits à base de requins
Notre association, en plus de se battre pour une constante augmentation de la protection du requin, lutte également contre l’importation de tous produits issus de la "filière requin". C'est le dernier maillon de la protection intégrale de cette espèce en danger mondialement.
C’est un travail en amont de documentation sur les produits et d'échanges avec les importateurs et les revendeurs du territoire. Notre démarche est de rencontrer les importateurs et grossistes afin de leur faire prendre conscience de la situation, de leur impact, et de les convaincre de passer à des alternatives végétales.
Notre démarche s'accompagne également d'un travail de terrain auprès des pharmacies et magasins pour les sensibiliser à ne plus commercialiser ces produits. Ce travail d’enquête et d'information sur toutes les pharmacies et parapharmacies du territoire est réalisé de façon continue et débouche sur la création d’une liste catégorielle des pharmacies qui ont fait le choix d’arrêter d’utiliser les produits à base de requins et celles qui poursuivent ce commerce (voir la carte).
Que peuvent faire les importateurs / grossistes / pharmacies ?
Vous pouvez, en tant que pharmacien, agir directement sur la vente de ces produits :
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Stoppez les commandes de produits cosmétiques qui contiennent du squalène ou squalane ainsi que les compléments alimentaires à base de cartilage ou d’huile de foie de requin.
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Informez vos confrères et incitez-les à s’inscrire dans cette démarche éco-responsable.
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Sensibilisez les consommateurs qui vous demandent ce type de produits sur leur composition et leur origine et orientez les vers des alternatives végétales.
Que peuvent faire les consommateurs ?
Vous pouvez, en tant que consommateur agir à votre échelle en :
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Vérifiant la composition de vos produits cosmétiques et compléments alimentaires.
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Vérifiant également que du requin ne s’est pas glissé dans les médicaments ou croquette de votre animal de compagnie.
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Quand vous voyez un produit à base de requin chez un commerçant comme un pharmacien, faites-lui part de votre mécontentement en raisons des répercutions écologiques de ce type de produits (utilisez les courriers types mis à disposition). Contactez-nous également, photos et références de la pharmacie à l’appui afin que nous mettions notre base de données à jour.